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• 1855, — 1926 tocquard; de 2. toc1 ♦ Fam. Ridicule, laid. ⇒ tarte, tartignolle. Cette poignée hideuse « qui donne à la porte [...] cet air faux, tocard » (Sarraute).2 ♦ N. m. (1884; norm. toquart « tête »; de toquer) Turf Mauvais cheval, aux performances irrégulières. « Le joueur sérieux ne joue pas le tocard » (Aymé).♢ N. Fam. Personne incapable, sans valeur. ⇒ 2. ringard. Quel tocard !tocard ou toquardn. m. TURF Mauvais cheval.⇒TOCARD, -ARDE, TOQUARD, -ARDE, adj. et subst.PopulaireI. — AdjectifA. — [En parlant d'une chose] Laid, démodé, sans valeur, de mauvais goût. Synon. toc. Mme Swann [avait] appris d'un ami qu'elle vénérait le mot « tocard » — lequel lui avait ouvert de nouveaux horizons, parce qu'il désignait précisément les choses que quelques années auparavant elle avait trouvées « chic » — (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 615). Marville à Bièvres: Tu ne penserais pas simplement à l'argent [pour le reliquaire] (...) en vermeil (...). Bièvres: Non, le vermeil est toquard (LA VARENDE, Amour sacré, 1959, p. 129).B. — [En parlant d'une pers.] Dépourvu de capacités physiques ou intellectuelles, de charme, de savoir-faire. Synon. pop. ringard, tarte2. Moi faire du plat à c'tte gonzesse-là! (...) Elle est trop toquarde (BRUANT 1901, p. 273).II. — Subst. Personne de peu de valeur, incapable, sans intérêt. Synon. minus (fam.), ringard (pop.). Ce sont [dit le gérant du Cabaret] des toquards qui ont refusé le champagne et boivent des whisky-sodas (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 75). Quand je pense que j'ai un sentiment pour toi, ça m'étonne un peu. Ta dégaine de tocard, ta gueule pas bien franche (AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 1, p. 190).— Arg. du cirque. ,,Animal dangereux, impulsif dont il convient de se méfier en raison de ses réactions imprévisibles`` (HOTIER Cirque 1972, p. 51).— HIPP. Cheval de course médiocre, aux performances irrégulières. Miser sur un tocard. Flavien à Castex: (...) Voici sept ans que je vis avec vos chevaux (...) vos yearlings, vos Kracks ou vos toquards (...) que je connais (...) leurs faiblesses, leurs qualités (VIALAR, Éperon arg., 1952, p. 151). Plutôt vache (...) ton Nivolez, particulièrement le lundi, quand il a perdu aux courses, que son tocard a planché à Auteuil ou à Longchamp (ARNOUX, Solde, 1958, p. 12).— Arg. du sport. ,,Concurrent incapable d'une performance`` (PETIOT 1982).REM. Tocasson, adj. et subst. masc. a) Adj. ,,Laid; mauvais`` (CARABELLI, [Lang. pègre], s.d.). b) Subst. masc.
) Femme laide et/ou bête. Au revoir, belle madame! au revoir! Qu'est-ce que c'est que ce tocasson? (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, II, 6, p. 40).
) Mauvais cheval. Synon. tocard (supra II hipp.). Un mauvais cheval est un tocasson (ROSSIGNOL, Dict. arg., 1901, p. 104).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-
]. Lar. Lang. fr.: tocard: ,,on trouve aussi la graphie toquard``; ROB. 1985: tocard: ,,Var. graphiques: tocquard (...) toquard``. V. bancable et CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 89. Prop. CATACH-GOLF. op. cit., p. 221: tocard. Étymol. et Hist. 1. 1855 adj. « laid (d'une personne) » (N. VANECKE, Chanson d'apr. LARCHEY, Excentr. lang., 1865, p. 310: tocard); 2. a)
) 1884 hipp. (d'apr. ESN. 1966);
) 1904 sports « concurrent médiocre incapable d'une performance » (L'Auto, 6 juill. ds PETIOT: toquard); b) 1926 « personne incapable, sans valeur » (R. DIEUDONNÉ, Isabelle au volant, in Le Miroir des sports, 10 mars, 148a ds QUEM. DDL t. 17, s.v. bousiller; déjà dans l'arg. des prostituées, au sens de « client peu intéressant » en 1925 d'apr. ESN. 1966). 1 de toc au sens 2; suff. -ard. Dans l'arg. du turf, le mot semble empr. au norm. toquard « têtu » (v. FEW t. 13, 2, p. 13b), lui-même dér. de toquer1 au sens de « frapper », v. DUM. 1849, s.v. toquer. Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 346. — GLASER (K.). Le Sens péj. du suff. -ard en fr. Rom. Forsch. 1910, t. 27, p. 946. — HOTIER Cirque 1973 [1972], p. 79, 151.
tocard, arde [tɔkaʀ, aʀd] adj. et n.ÉTYM. 1855; de 2. toc.❖1 Adj. Fam. Ridicule, laid. ⇒ Tarte, tartignolle, 2. toc. — Var. graphiques : tocquard, arde (1926), toquard, arde.1 Mais Mme Swann, ayant appris d'un ami qu'elle vénérait le mot tocard — lequel lui avait ouvert de nouveaux horizons, parce qu'il désignait précisément les choses que quelques années auparavant elle avait trouvées chic (…)Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 615.2 (…) c'est bien cette poignée hideuse, cette poignée de bistrot, de lavabos, qui donne à la porte, à tout autour cet air faux, tocard (…)N. Sarraute, le Planétarium, p. 19.2 N. m. (1884; normand toquart « tête », de toquer). Mauvais cheval, aux performances irrégulières (⇒ Outsider).3 Le joueur sérieux ne joue pas le tocard parce que c'est le tocard. C'est connu.M. Aymé, Maison basse, p. 197.♦ N. Sports. Mauvais athlète.♦ (1925). Fam. Personne incapable, sans valeur. ⇒ Ringard.4 (…) un flicard trissa derrière le truand en déclarant à haute voix qu'il serait infiniment heureux d'avoir la collaboration bénévole de quelques contribuables en vue de la capture de ce dangereux malfaiteur mais l'autre qui n'était pas un tocard se jeta dans une maison que Jacques (…) savait être à double entrée.R. Queneau, Loin de Rueil, p. 64.
Encyclopédie Universelle. 2012.